Sahainan, ma première forêt comestible
- Bérénice Gits
- 27 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept.
Sahainan est une ferme familiale, une forêt comestible basée sur un modèle de permaculture, dans le Nord-Est de la Thaïlande. On peut y suivre des parcours de formation sur la permaculture, ou bien y faire du volontariat pendant quelques jours, ce que j'ai fait.
Le bus ne s'est pas arrêté. Cette expérience commence bien. Je remonte les allées de siège en traînant aussi rapidement que je peux mon sac de 15 kilos, et je toque à la vitre du conducteur pour lui faire signe que je devais descendre ici. Rien de trop grave, car Sandot, le propriétaire de la ferme, me récupère quelques minutes plus tard.
Il fait complètement nuit quand j'arrive. Il est donc compliqué de me rendre compte de la taille du terrain qui m'entoure. Une chose est sûre ; il n'y a pas l'air d'avoir beaucoup de voisins. La pièce principale est un préau, ouvert de tous les côtés, avec une hauteur de plafond impressionnante. La plupart des meubles et des fondations sont réalisés avec des bambous. Il y a un vrai sens du détail. On m'installe une tente dans l'arrière pièce, mi couverte, mi pleine nature. Le reste des découvertes attendra demain.
C'est la première forêt comestible dans laquelle je m'immerge. Loin des rangées bien organisées que j'ai pu voir jusque-là, il faut plutôt imaginer une luxuriante masse sauvage de plantes en tout genre. Vu de l'extérieur, tout est très vert. J'ai du mal à concevoir comment on peut récolter autant de chose dans tout ce chantier.
Les légumes que je croise sont principalement des légumes à feuilles vertes, ou des légumes rampants, comme les haricots ou le snake radish, dont la forme me séduit instantanément. J'ai essayé d'en cuisiner, mais c'était totalement rater.
La cuisine surplombe le terrain, offrant des paysages à perte de vue. Ici, tout est chauffé au feu de bois. Au départ, c'est très impressionnant, et puis petit à petit, j'essaie de maîtriser le sujet. On cuisine principalement ce qu'on récolte dans le jardin, avec en plus quelques provisions qui viennent des fermes voisines. À mon arrivée, j'ai assez vite considéré cette simplicité comme une sorte d'austérité : pourquoi ne pas faire plus ? Plus de saveurs, plus de plats, plus de choix. Il faut dire que j'avais été habitué à un buffet opulent chez Pun Pun, une autre ferme en Thaïlande. Et puis rapidement, je me suis ravisée. Et si ce n'était pas ça, la résilience ? Se satisfaire de ce que l'on a.
Les journées se sont enchaînées, mais étaient loin de se ressembler. Découvrir les marchés aux alentours, faire brûler des légumes dans le four, cueillir des bananes pour la première fois : autant d'expériences que d'apprentissage qui mettaient à l'honneur la simplicité des activités du quotidien.



























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