An Farm, des plantes médicinales
- Bérénice Gits
- 10 sept.
- 3 min de lecture
La Vietnam n'a pas été le pays le plus productif en termes de rencontre pour l'Odyssée. Si ce pays extraordinaire produit tout ce dont on peut avoir besoin pour se nourrir (du riz, du thé, du café, des noix, de nombreux légumes et fruits), j'ai eu beaucoup de mal à rencontrer des porteurs de projets, en partie à cause de la barrière de la langue. Alors quand mes recherches m'ont mené à An Farm, à Hoi An, j'ai foncé.
Cette ferme de plante médicinale a été créée par Miss Hang. Comme elle aura pu me raconter autour d'une tasse de plantes infusées, Miss Hang prend conscience de l'omniprésence de produits toxiques dans notre nourriture après avoir travaillé plusieurs années dans l'industrie agro-alimentaire. Son premier réflexe pour s'en débarrasser, est de commencer un petit potager, dans le jardin de sa maison, pour confectionner des produits plus sains. Passion grandissante, elle ouvre An Farm en 2018, son espace d'expérimentation pour prendre soin aussi bien du sol que des humains.
Après être sortie du centre-ville d'Hoi An à vélo, j'aperçois, dans l'angle d'une rue passante, le panneau de la ferme. Je dépose mon vélo, et pénètre dans la maison, qui semble vide. Je traverse une pièce sombre et me trouve face à une cuisine en extérieur. Des tables font face au jardin, des étagères sont remplies de fleurs séchées et autre produits qui donnent tout autant envie. Et puis Miss Hang arrive. J'ai à peine le temps de boire une tasse d'infusion qu'elle m'a préparée qu'elle m'envoie dans le jardin "D'abord, on fait un tour du jardin, après, on discutera".
Ici, la terre est très argileuse, ça rend quasiment impossible la plantation de légumes, mais selon la propriétaire, c'est très bien pour les plantes aromatiques. La première allée est consacrée aux aromates. Il y a du shiso, de la citronnelle, plusieurs types de basilic, de la menthe. Miss Hang ne s'arrête pas aux plantes typiquement vietnamiennes, elle collecte des aromates du Japon, de la Thaïlande, et parfois même d'Europe "toutes les plantes ont des intérêts médicinaux".
La deuxième partie du jardin est consacrée aux arbustes, desquels elle utilise les feuilles de kumquat ou encore les fleurs d'hibiscus. Au fond du terrain, j'aperçois des grandes tiges vertes que je reconnais immédiatement : du gingembre. Sur le chemin du retour, on collecte tout ce dont on aura besoin pour cuisiner, et nous retournons en cuisine avec un plateau d'osier rempli
Ici, la cuisine est plus qu'une histoire de goût, on nourrit le corps aussi bien que l'esprit. La propriétaire m'explique que la cuisine vietnamienne est basée sur cinq saveurs : l'acide, le piquant, l'amer, le salé, le sucré ; qui se rapportent aux 5 viscères. Chaque aliment correspond à l'une d'entre elles et les combiner contribue à garder une harmonie à l'intérieur du corps.
Est venu le moment de passer aux choses sérieuses : cuisiner. On agrémente la sauce nuoc man de jus de kumquat et d'ail ; on infuse les fleurs d'hibiscus avec de la citronnelle et de la menthe ; et puis on découpe des herbes pour les intégrer aux Bánh xèo, des pancakes croustillants à la farine de riz, ou bien à la soupe de champignon acidulée. Après une petite heure de cuisine, c'est un véritable festin, qui se dresse sur la table devant moi. Seule face à cette multitude d'assiettes et cet immense jardin, je prends le temps de me délecter des différentes saveurs de ces plats colorés. En-tout-cas une chose est sûr, même si c'est le rapport à la santé qui est valorisé, il permet de se régaler.



























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